«Certaines espèces sont monogames, ce qui est très surprenant. La monogamie est un comportement sexuel caractérisé par le fait que les mâles et les femelles d’une espèce ont un seul partenaire durant toute leur vie, ou au moins durant un cycle qui va de l’accouplement à la reproduction et qui peut couvrir le sevrage des rejetons. Entendons-nous, ce partenariat n’exclut pas l’infidélité, qui constitue toujours un événement possible dans un système de reproduction propre à une espèce.
De façon intéressante, la monogamie est très minoritaire dans le monde animal. Elle concerne moins de 3 % des espèces sexuées. Très fréquente chez les oiseaux - 85 % des espèces -, elle tombe à 5 % chez les mammifères et est exceptionnelle chez les invertébrés. La plupart des animaux déclinent d’autres systèmes : la polygamie (qui inclue la polygynie - un mâle s’accouple avec deux femelles ou plus - et son inverse, la polyandrie) et la polygynandrie où la proximité fait et défait les couples… Ces comportements à partenaires multiples présentent un avantage clair, au plan évolutif : ils permettent de ne pas mettre tous ses gènes "dans le même panier" et augmentent la diversité génétique de la descendance. En quoi donc et dans quel contexte, la monogamie peut-elle constituer un avantage reproductif ? C’est la question qui m’intrigue.
Des travaux sur les oiseaux ont montré que la monogamie s’impose chez les espèces qui prodiguent des soins biparentaux, lorsque le mâle et la femelle doivent être présen