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Libération

Espagne La conquête du désert

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Agronomie. Contre l'aridité extrême qui menace la moitié du pays, l'Espagne se mobilise. Un plan prévoit la plantation de 45 millions d'arbres en dix ans. Encore faut-il savoir lesquels.
publié le 2 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 2 décembre 2008 à 6h51)

Le site semble mort, minéralisé. Vingt-cinq hectares de terres arides, au pied d'une montagne aux crêtes acérées où le soleil brille sans pitié l'essentiel de l'année. La végétation est chétive, la faune rare. On est au sud de la province d'Alicante, non loin de la mer et de cultures fruitières irriguées, à deux pas de la bourgade d'Albatera. Cette région est la plus désertique de toute l'Europe. Il y pleut entre 200 et 300 millimètres par an, à peine plus que dans le nord du Sahel, moins que les années sèches dans la région de Perpignan. En 2004, cent soixante-six jours se sont écoulés ici sans qu'une seule goutte ne tombe du ciel. Et les changements climatiques promettent d'aggraver le problème. «Il nous fallait des conditions aussi extrêmes pour tester l'efficacité des méthodes expérimentales que nous avons développées. Notre objectif est de reverdir ce quasi-désert», confie Ramon Vallejo, directeur des programmes de reforestation au Centre d'études de l'environnement méditerranéen (CEAM) à Valence. Les activités humaines qui se sont succédé là au cours des dernières décennies n'ont fait qu'appauvrir le sol : élevages de chèvres en surnombre, terrassements mal pensés qui ont accéléré l'érosion, plantations de pins d'Alep dans les années 70 qui n'ont jamais vraiment pris et sont, aujourd'hui encore, nains… L'équipe de Ramon Vallejo prend le pari que l'homme peut avoir une action bénéfique sur des terres aussi dégradées.

Biodiversité végétale. Les c