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70, années frimas

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Rétrovision. Au cours des seventies, l’hypothèse d’un refroidissement climatique domine, accréditée par des hivers rigoureux.
publié le 6 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 6 janvier 2009 à 6h51)

Sécheresse accrue en Afrique, tempêtes plus fréquentes sur l’Atlantique, pluies diluviennes sur l’Asie de l’Est… Le lecteur aura reconnu quelques conséquences bien connues du réchauffement climatique actuel… qui sont précisément celles que l’on attendait, au début des années 70, du refroidissement global qui paraissait mener la planète à un nouvel âge glaciaire.

A l'origine de cette conviction, on trouve les observations satellites, qui montrent que la limite hivernale de la banquise descend un peu plus vers le Sud chaque année : durant l'hiver 1971, sa surface gagne brutalement 4 millions de km2. Il suffirait, calcule le météorologue américain George Kukla, que ce rythme se poursuive durant sept années pour que l'on retrouve les niveaux du dernier âge glaciaire, quand les glaciers alpins descendaient jusqu'à Lyon et qu'un inlandsis recouvrait toute l'Allemagne. Les relevés météorologiques s'accordent bien avec cette observation : ils indiquent une baisse d'un demi-degré des températures moyennes dans l'hémisphère nord entre 1945 et 1968. Est-ce suffisant pour en conclure au refroidissement ? Certains scientifiques le croient, tel le climatologue américain Reid Bryson, qui souligne que l'activité industrielle, véritable «volcan humain», émet des poussières qui arrêtent le rayonnement solaire.

Guerre nucléaire. D'autres scientifiques estiment que l'activité humaine a rendu le climat tellement instable qu'une éruption volcanique majeure ou une guerre