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Interview

«La théorie vérifiée»

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Big-bang. Alain Blanchard est professeur en astrophysique à l’université de Toulouse :
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publié le 6 janvier 2009 à 6h51
Le big-bang est-il une science ou un mythe moderne ?

Les cosmologistes prétendent raconter l’histoire de l’Univers du premier milliardième de seconde à l’époque actuelle, 14 milliards d’années plus tard. Ils affirment que les étoiles ne représentent que 0,5 % de la densité totale de l’Univers, que dix fois plus de matière sous forme d’atomes reste à découvrir, que cinquante fois plus de matière, dite «noire», se présente sous une forme inconnue sur Terre. Et que 70 % de la masse/énergie de l’Univers prend la forme d’une énergie «noire», dont la gravitation serait répulsive, entraînant l’accélération de son expansion !

Pourtant, des doutes sur la validité scientifique de cette théorie du big-bang sont émis ici et là. Un adversaire résolu, Jayant Narlikar, fut professeur invité au Collège de France il y a peu. Alors le big-bang, vérité ou mythe moderne ?

Selon Karl Popper, une théorie est scientifique si elle peut être confrontée à des observations quantitatives qui peuvent conduire à sa réfutation. Ainsi, la relativité générale a supplanté la théorie de Newton non seulement par l’explication de l’orbite de Mercure, mais aussi par la vérification de ses prédictions, radicalement différentes de celles de la théorie newtonienne. Pour la cosmologie la situation est claire : il n’existe aucune théorie alternative qui ait avancé de prédictions différentes de celles du big-bang et qui ait été vérifiée par l’observation.

Au contraire, la théorie du big-bang a prédit le rayonnement fossile, émis 400 000 ans après le big-bang, et ses fluctu