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Libération
Interview

«Une montgolfière pour Titan»

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Système solaire. Athéna Coustenis, astronome à l’Observatoire de Paris-Meudon :
par
publié le 6 janvier 2009 à 6h51

Comment explorer le système solaire ?

En ce jour du 9 décembre 2008, je me trouve aux Etats-Unis, au Jet Propulsion Laboratory, d'où la Nasa contrôle nombre de missions d'exploration. Je suis ici pour défendre une nouvelle mission, le retour vers Titan et Encelade, deux satellites de Saturne parmi les plus énigmatiques et fascinants de notre système solaire, révélés par la sonde Cassini-Huygens.

Explorer Titan, c'est se tourner vers un corps céleste qui présente des analogies avec la Terre primitive, celle où naquit la vie, il y a plus de 3,7 milliards d'années. Ce n'est pas une copie de cette Terre, mais comme les traces de ce passé lointain ont été presque toutes effacées sur Terre, c'est une chance de pouvoir étudier la chimie titanienne, qui peut nous donner des idées sur celle qui a évolué vers la vie ici. Les robots que nous proposent les ingénieurs pour ce type d'exploration - in situ dans notre jargon - sont de plus en plus puissants et sophistiqués. Pour Titan, nous envisageons un orbiter, un atterrisseur et même une sorte de montgolfière qui se baladerait dans son atmosphère pour en étudier la chimie. Bien sûr, tout cela n'est pas gratuit, une telle mission coûterait environ 3 milliards de dollars à partager entre Nasa et ESA.

Cette mission n’est qu’une parmi celles que l’Europe et les Etats-Unis, le Japon, l’Inde, la Russie, ont lancées ou préparent, en direction de la Lune, Mercure, Mars, le satellite Europe de Jupiter, qui pourrait héberger un