Paradoxal Darwin. Ici en haut de l’affiche, trônant en majesté. Et là honni, incompris, vilipendé. Solidement implanté dans les laboratoires de biologie où il fait figure de père fondateur, enseigné dans la plupart des pays du monde, Charles Darwin demeure au cœur de polémiques insensées, d’incompréhensions manifestes.
A travers le monde, des millions d'euros sont dépenséspar des fondamentalistes chrétiens et musulmans pour convaincre le public qu'il y a du Satan dans l'œuvre du biologiste et de ses successeurs : musées, livres, colloques, campagnes en faveur d'un enseignement «à égalité» dans les écoles de la théorie de l'évolution et d'autres visions, créationnistes - du récit biblique à son nouvel avatar efficacement vendu outre-Atlantique sous le nom de «dessein intelligent» (intelligent design).
Pivot. L'an 2009 va exacerber ce paradoxe. C'est l'année Darwin, en raison de deux anniversaires. Le bicentenaire de sa naissance le 12 février 1809, et le cent cinquantième anniversaire de la parution, en novembre 1859, de de L'origine des espèces par la voie de la sélection naturelle, ouvrage pivot de l'histoire des sciences. Des milliers de scientifiques et vulgarisateurs y voient l'occasion de déployer tous les moyens - livres, articles, films, Web, conférences - pour populariser le darwinisme et les résultats ou questions actuelles des évolutionnistes.
Mais certains souhaitent aussi porter le fer dans la plaie ouverte en 1871 par Darwin avec