«Diversité». En politique, le mot à la cote, la question étant de savoir pourquoi il y en a si peu dans les allées du pouvoir. Pour les spécialistes de l’évolution, la question est tout autre : pourquoi y en a-t-il si peu… dans l’espèce humaine ! C’est un fait, connu des biologistes depuis les années 70 : l’ADN humain affiche un nombre plus faible de mutations que celui d’autres espèces de singes. En clair, il y a bien plus de différences génétiques entre deux chimpanzés qu’entre deux hommes pris au hasard. Evidemment, ça surprend, car sauf à s’appeler Diane Fossey, on ne distingue pas deux gorilles alors que tout le monde voit la différence entre Sarkozy et Bogart. Cette faible diversité humaine est d’autant plus étonnante que plus une espèce est nombreuse - c’est le cas de l’homme -, plus elle a de chances d’avoir un vaste panel de variations génétiques. Pourquoi donc sommes-nous si semblables ?
Désastre. La question a suscité toutes sortes d'hypothèses. Selon un des scénarios qui a fait florès, nos ancêtres directs auraient subi, au moins une fois, une réduction drastique de leur effectif à la suite d'un désastre (mégaéruption volcanique ou crise climatique), et auraient perdu ainsi une grande part de leur diversité. Mais l'explication est bancale. Comment expliquer que les autres espèces de singes, dont les ancêtres auraient dû souffrir de ces mêmes événements, ont gardé une bien plus grande diversité génétique ? Récemment, des études paleogénétiques ont