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«Pourquoi les grottes ornées résonnent-elles si bien ?»

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publié le 10 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 février 2009 à 6h51)

«C’est à la fois par passion et par hasard que je me suis intéressé à l’acoustique des grottes ornées. Bien que professeur dans un département de philosophie, je suis aussi spécialiste de l’art et de la musique antiques. A ce titre, j’ai travaillé à la résonance des édifices, en particulier celle du chant chrétien antique dans les chapelles romanes. C’est pourquoi en 1983, à l’occasion d’une visite de la grotte préhistorique du Portel en Ariège, je me suis mis très naturellement à y faire des sons. J’ai alors constaté que certaines salles résonnaient peu alors que d’autres avaient une acoustique excellente, particulièrement celles qui étaient peintes. Je me suis alors interrogé sur le rapport entre la qualité sonore des grottes et l’emplacement des peintures.

«Dans les douze sites majeurs que j’ai étudiés depuis, et en l’absence de modifications géophysiques importantes par rapport à l’époque paléolithique, j’ai relevé une coïncidence entre l’acoustique des salles et l’emplacement des peintures. Si grande qu’elle ne peut être accidentelle. A l’évidence, les hommes du paléolithique choisissaient les endroits les plus sonores pour peindre. Dans la grotte de Niaux en Ariège, le Salon Noir, cette rotonde remplie de peintures d’animaux, résonne comme une chapelle romane ! Dernièrement, j’ai étudié la grotte Kapova, dans l’Oural, en Russie. De simples "hmm" dans des niches très décorées font gronder l’ensemble de la grotte. Dans d’autres sites, le nombre d’images augmente d’une sal