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Libération
Interview

«Les plantes, on les a laissées tomber»

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publié le 21 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 21 février 2009 à 6h51)

D’où vient l’engouement pour les plantes que vous évoquez dans la préface d’Aux Origines des plantes ?

Il y a de plus en plus de jardineries, de manifestations dédiées aux plantes… A mesure que notre environnement quotidien s’artificialise, on a besoin de se raccrocher à des choses naturelles. Et les plantes ont des qualités qui nous apaisent. Leur générosité : si vous prenez un panier de prunes à un prunier, cela ne lui fait pas de tort, au contraire. Leur vulnérabilité aussi, leur non-violence : on peut couper un arbre de 3000 ans sans qu’il proteste ou se défende. Ça m’émeut car ce sont des organismes énormes et vivants. C’est aussi relié à la crise écologique, on a compris qu’on a besoin des plantes. Alors que les animaux, on n’en a pas vraiment besoin. Parce qu’eux et nous sommes sur le même créneau. On pille les mêmes ressources, on mange les mêmes choses et on dégage les mêmes gaz toxiques, du gaz carbonique. Les plantes font exactement l’inverse. Elles fabriquent de la matière à manger et stockent du gaz carbonique. C’est ce qu’il nous faut, notre exact complément.

Les plantes, c’est «l’autre»…

Oui, le végétal c'est une altérité totale. Je suis très opposé à ce qu'on prête des sentiments aux plantes ou aux arbres. C'est vrai qu'entre l'homme et l'arbre, il y a une connivence, vieille comme le monde. Par exemple, c'est une très ancienne tradition artistique que de faire parler les arbres. Esope, La Fontaine le faisaient. Gustave Doré, u