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Libération

De si vieux Européens

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Exposition. «Homo antecessor» installé à Paris.
publié le 10 mars 2009 à 6h52

A la fin du XIXe siècle, on perce, dans les collines de la bourgade d'Atapuerca, au nord de l'Espagne, une voie de chemin de fer destinée à approvisionner en minerai la ville de Burgos. Un siècle plus tard, en 1976, deux Espagnols découvrent là, dans les saignées ouvertes au cœur du réseau des grottes qui traverse ces monts, des os. D'ours, éléphants, lions, loups, tous représentants d'espèces disparues. Et d'hominidés, également éteints.

Aujourd’hui, le site d’Atapuerca est classé Patrimoine mondial de l’humanité. Trente ans de fouilles ont fait de ce bout de campagne l’un des plus hauts lieux de la paléoanthropologie. Gloire méritée : le site a gardé la mémoire de son occupation continue par des hominidés pendant un million d’années (de - 1,3 millions à - 350 000 ans). Et il a révélé les plus anciens fossiles du genre Homo découverts en Europe. Ces trésors seront les joyaux du musée de l’Evolution humaine qui s’ouvrira à Burgos, en 2010. Ils sont présentés, pour une semaine, encore, au Musée de l’Homme, qui fermera ensuite ses portes pour rénovation.

Dans une scénographie dramatique, l'exposition restitue le mystère de ces lieux enfouis et la tension de leur découverte. Un site après l'autre, on explore. La grotte de la Gran Dolina, où la découverte de onze hominidés a été source de surprises. On pensait que les premiers Homo étaient parvenus sur le continent il y a 500 000 ans, ceux-là en ont 800 000. En plus, ils ont un air de Neandertal et de Sapiens : on les