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Une France à 60 millions de jeunes ?

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Rétrovision. Dans les années 70, les démographes ont bien prédit le nombre d’habitants que compterait l’Hexagone en 2000. Mais ils n’ont pas vu venir le veillissement de la population.
publié le 10 mars 2009 à 6h52

Et 834 000 bébés en 2008 ! Qui n'a pas entendu les cocoricos saluant l'exceptionnelle natalité en France, un des rares pays de l'Union européenne à ne pas être menacé par une diminution de sa population dans les prochaines décennies. A l'horizon 2050, l'Insee annonce un Hexagone peuplé d'environ 70 millions de personnes, soit six millions de plus qu'aujourd'hui. Bien loin, cependant, de «cette France de 100 millions d'habitants» qu'annonçait De Gaulle en présentant ses vœux à ses compatriotes le 31 décembre 1962.

Vaccination. «S'il est acquis que, définitivement, le peuple français ne se multiplie pas, alors la France ne peut plus rien être qu'une grande lumière qui s'éteint», déclarait déjà le Général devant l'Assemblée provisoire, en 1945. Car des communistes aux gaullistes, tous les courants politiques sont alors partisans d'une politique nataliste volontariste pour compenser les hémorragies des deux guerres mondiales. Le paiement des allocations familiales absorbe alors la moitié des dépenses de la toute jeune Sécurité sociale. Rien n'est trop beau pour que l'enfant devienne «l'ami public numéro 1», comme le dit le démographe Alfred Sauvy.

Et ça marche ! Dès 1946, la natalité bondit : 843 000 naissances, soit 200 000 de plus que l'année précédente. On croit à un rattrapage après les années de guerre, comme en avait connu le début des années 20, mais la tendance se poursuit. Dans les années 50 et 60, il naît chaque année plus de 800 000 bébés et