Mourir pour revivre. C’est le défi du musée de l’Homme. Mourir, puisque ce prestigieux établissement, connu dans le monde entier par les travaux de Claude Lévi-Strauss, Paul Rivet, Germaine Tillion, Jean Rouch… et tant de scientifiques partis à la rencontre de l’Autre, fermera ses portes le 23 mars. Revivre, puisque le gouvernement a promis une rénovation totale. Une opération de chirurgie lourde, estimée à 52 millions d’euros, avant la réouverture prévue en 2012. Mission : à partir d’une «coquille architecturale» exceptionnelle - le palais de Chaillot, conçu par Jacques Carlu, en 1937, pour l’Exposition universelle -, reconstruire entièrement un musée national, des laboratoires, des réserves. A ce chantier, s’est attelée une équipe de scientifiques (Serge Bahuchet, Evelyne Heyer et François Semah), d’architectes et de scénographes, dirigée par le préhistorien Jean-Pierre Mohen.
Cette renaissance n’a rien d’évident. Dépecé au profit du musée du quai Branly où sont parties ses collections d’ethnologie, le musée de l’Homme fut un temps menacé dans son existence même. Sa future transformation se heurte à de sérieux obstacles. Bertrand-Pierre Galey, le directeur général du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), dont l’établissement dépend, a vu son candidat au poste de directeur du musée de l’Homme retoqué par le conseil scientifique. Il a cependant refusé de procéder à la nomination du candidat qui lui avait été préféré.
Puis un rapport confidentiel de l'inspection générale