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grand angle

Un palais à découvert

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La communauté scientifique se mobilise pour sauver le palais de la Découverte, qui doit être marié à la Cité des Sciences, à Paris, en 2010. Face à ce choc des cultures, l’ex-spationaute Claudie Haigneré est envoyée déminer le terrain.
publié le 26 mars 2009 à 6h53
(mis à jour le 26 mars 2009 à 6h53)

Qui n’a jamais visité le palais de la Découverte dans ses années d’école est peut-être passé à côté d’une révélation. Car ce grand laboratoire didactique déployé au cœur de Paris depuis 1937 possède un pouvoir saisissant sur les jeunes (ou moins jeunes) visiteurs : il fait de la science un spectacle magique et, dans le même mouvement, dévoile cette magie sans rompre le charme, ce qui fait déjà deux paradoxes.

Tout cela se passe sous les voûtes impressionnantes du palais d'Antin - c'est-à-dire l'aile ouest du Grand Palais. Elles confèrent au lieu la solennité qui sied aux temples et aux cathédrales. Alors, l'écolier, tel Paul Claudel frappé par la foi à Notre-Dame de Paris, «près du second pilier à l'entrée du chœur», sent tomber sur lui l'esprit saint de l'électrostatique et de l'azote liquide réunis. Ainsi sont nées, et naissent encore, des vocations de chercheur, d'ingénieur ou de journaliste scientifique.

Ce miracle profane est menacé. Plus exactement, le personnel du Palais (1) ainsi que des membres éminents de la communauté scientifique, dont quatre Prix Nobel (2), estiment que l’institution est en péril. Dans le cadre d’un vaste programme administratif de rationalisation et d’économies (la fameuse RGPP : Révision générale des politiques publiques, lancée par Nicolas Sarkozy au lendemain de son élection), les pouvoirs publics ont décidé de réunir le palais de la Découverte et la Cité des Sciences et de l’Industrie dans un même ensemble, et ce dès janvier 2010. O