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Libération

Une curiosité de taille

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Bestiaire. De son arrivée en France en 1826, jusqu’à l’intérêt aujourd’hui des ingénieurs de la Nasa, l’animal a toujours fasciné.
par E.Pa.
publié le 31 mars 2009 à 6h51

Est-ce à cause de son cou, culminant à cinq mètres ? De ces jambes échasses ? De sa langue bleue ? Ou de la douceur qu'inspire sa démarche débonnaire ? La girafe fascine. La première arrivée en France, en 1826, déclencha même un vent de folie, une «girafomania». Cadeau du pacha d'Egypte au roi Charles X, Zarafa (girafe vient de l'arabe zerafa, gracieuse) fut accueillie en grande pompe à Marseille.

Au printemps 1827, Geoffroy Saint-Hilaire, celèbre zoologue du Muséum national d’histoire naturelle, prend la tête du cortège qui amènera la «belle Africaine» en quarante et un jours à Paris, sous les acclamations populaires.

Poèmes. Après sa présentation au roi, l'animal est installé au Jardin des Plantes et fait la joie des curieux. «On composa des poèmes, des chansons, des pièces de théâtre à la gloire de la girafe. On fabriqua des gâteaux […] qui en reproduisaient la forme. Son image prit place sur des objets de toutes sortes, du piano au savon en passant par la vaisselle, le mobilier et le papier peint. Son pelage donna le ton des couleurs à la mode, jaune et brun, et les dames […] voulurent se coiffer "à la girafe"», raconte l'historien Michel Pastoureau. Zaraffa meurt à 22 ans, en 1845.

En ce XIXe siècle, la bête au long cou agite aussi les savants polémiquant sur l'origine des espèces. Le naturaliste Lamark estime que l'animal a vu son cou s'allonger à force de se hausser du col pour atteindre de hauts feuillages. Darwin, lui, trouve en l