La gestion de la crise universitaire et de la recherche par Valérie Pécresse est parfois étrange. Hier, elle a choisi une entrevue avec trois directeurs de laboratoires pour annoncer un recul cent fois réclamé : le rétablissement des 130 postes de chercheurs supprimés en 2009 par un tour de passe-passe nommé «chaires d’excellence».
Astuce. Ces chaires bien dotées étaient réservées à de jeunes universitaires pour leur permettre de consacrer plus de temps à la recherche… mais avec un mode de calcul pervers qui aboutissait à consommer deux postes - un pour l'université, un pour le CNRS ou l'Inserm - pour une seule personne. Du coup, alors que les chaires auraient dû rallier les suffrages de tous, elles ont concentré l'ire des scientifiques qui y voyaient une astuce de bas étage pour diminuer les effectifs du CNRS.
La manière dont la ministre a mis fin à ce point du conflit est étrange, puisque, la veille au soir, elle recevait - à sa demande - les syndicats de la recherche. Le communiqué final de cette réunion diffusé par le ministère indiquait même que ces chaires ne devaient pas se traduire par une «gestion restrictive des recrutements», formule typique de la novlangue en vigueur au cabinet de Valérie Pécresse. Pourquoi ne pas avoir annoncé clairement qu'elle accédait à cette revendication partagée par de nombreux acteurs ?
Même interrogation quant à la réforme de la formation des enseignants. Hier, Valérie Pécresse a enfin tiré les conséquences inéluctables