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«Comment aider le sol à remplir ses nouvelles fonctions ?»

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Guy Rochard, agronome-physicien du sol (Inra, Orléans).
publié le 7 avril 2009 à 6h51
(mis à jour le 7 avril 2009 à 6h51)

«Je travaille à l’interface entre l’agronomie et la science du sol. Le sol, c’est cette strate fragile d’environ un mètre de profondeur issu de la lente altération des roches. Il contient, outre de l’eau et de l’air, des éléments minéraux (argile, limon, sable) et organiques (racines, résidus de cultures, insectes, vers, bactéries, champignons… vivants ou morts) en proportions variables. Je cherche à comprendre et à prévoir le fonctionnement physique des sols cultivés selon leur nature et les pratiques des agriculteurs. L’objectif est de proposer des façons de gérer les divers sols qui optimisent leurs capacités à remplir non seulement leurs fonctions traditionnelles de production, mais aussi de nouvelles fonctions, environnementales. Il y a encore une trentaine d’années, le sol n’était vu qu’au travers de sa capacité à assurer un bon rendement aux récoltes. La fertilité et les moyens de la doper étaient la préoccupation centrale des chercheurs en agronomie. Actuellement, ces exigences agricoles restent très fortes avec l’augmentation des besoins en denrées alimentaires et en biocarburants. Mais, depuis les années 90, une petite révolution est en route. Le sol est perçu non seulement comme le substrat de l’agriculture mais également comme un élément clé des équilibres écologiques globaux.

On lui reconnaît en effet une série de fonctions environnementales. Il constitue un important réservoir de biodiversité (insectes, vers, micro-organismes, etc.), à préserver, mais encore trè