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«L’Italie s’élargit d’un millimètre par an»

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Selon les sismologues, même s’il existe des signes, la prévision des séismes reste une gageure.
publié le 7 avril 2009 à 6h51

Que la Terre tremble dans la région de la chaîne montagneuse des Apennins n'a rien pour surprendre un géologue. Là-bas, explique Pascal Bernard, sismologue à l'Institut de physique du globe de Paris, «enregistrer un séisme de 6,2 de magnitude, c'est normal». A très grande échelle, l'Italie se trouve coincée entre la plaque tectonique d'Eurasie et celle d'Afrique qui convergent l'une vers l'autre. Au milieu, une «mosaïque de microplaques qui s'affrontent». Les Apennins, formés au lieu précis de convergence de deux microplaques, résultent de cette compression. Mais les séismes actuels proviennent d'un mouvement inverse : «La chaîne s'effondre, s'étend. L'Italie s'élargit, en quelque sorte, mais pas de beaucoup, un millimètre par an - ce qui met en tension les failles de la région » , explique Pascal Bernard. D'où une sismicité élevée, dont on relève les traces dans le paysage et dans l'histoire des hommes.

Des hommes qui ont toutefois une «chance» : au lieu d’une seule faille continue qui suivrait toute la chaîne des Apennins, on voit plutôt une succession de failles d’environ 15 kilomètres maximum, plus ou moins interconnectées. Une chance, car la magnitude d’un séisme est directement liée à la longueur de la faille qui cède d’un seul coup. Lorsque les failles dépassent les 100 kilomètres, voire s’approchent des 1 000 kilomètres, les séismes prennent des dimensions titanesques. En tout cas, la cartographie précise de ces failles a débouché su