Dix projets d'urbanistes sur l'avenir de l'agglomération parisienne sont exposés à partir du 29 avril à la Cité de l'architecture et du patrimoine, à Paris. En 1925, Charles-Edouard Jeanneret-Gris (1887-1965), dit Le Corbusier, en proposait un autre, d'une modernité radicale. Entretien fictif exclusif avec le maître, dont toutes les réponses posthumes sont extraites de son essai, Urbanisme.
Monsieur Le Corbusier, quelles sont les grandes lignes de votre plan pour Paris ?
Mon plan comprend la création de deux éléments neufs essentiels. La cité d’affaires a une emprise de 240 hectares sur une zone particulièrement vétuste et malsaine de Paris - de la place de la République à la rue du Louvre, et de la gare de l’Est à la rue de Rivoli. Les 18 gratte-ciel prévus peuvent abriter 500 000 à 700 000 personnes, l’armée de commandement du pays. La cité de résidence s’étend de la rue des Pyramides au rond-point des Champs-Elysées et de la gare Saint-Lazare à la rue de Rivoli. Un quadrillage de grandes artères de 50, 80 ou 120 mètres de large se recoupant tous les 350 ou 400 m et des gratte-ciel de plan cruciforme au centre de ces vastes îlots, crée une ville en hauteur. Le sol n’est plus bâti que sur 5 %. Le reste est consacré aux grandes artères, aux garages de stationnement et aux parcs. Les parcs au pied des gratte-ciel font en réalité, du sol de cette nouvelle ville, un immense jardin.
Quelle en est la logique ?
L’axe principal de ce nouveau tracé du centre de Paris va d’est en ouest, de Vincennes à Levallois-Perret. Il rétablit l’une des grandes traversées indispensables qui n’exist