Dans le silence de l’espace, personne n’entend le chant du cygne des étoiles massives, celles qui, en raison de leur embonpoint initial, jouissent d’une vie brillante mais brève. Lorsque leur moteur nucléaire cale, faute d’atomes à fusionner, elles explosent en supernova. En quelques minutes, une part importante de la matière de l’étoile se transforme en lumière, éclairant l’univers avec violence. Mais que devient le reste ?
Si la star est moins massive que trente fois le Soleil, elle devient une étoile à neutrons - une matière si dense que la masse de la tour Eiffel y occupe le fond d’une cuillère. Les astrophysiciens ont cru le vérifier avec la Supernova 1987-A, observée dans le Grand Nuage de Magellan, une galaxie proche, mais il manque toujours le signe d’une étoile à neutrons. Si l’étoile est encore plus massive, ce reste se transforme en trou noir, un «truc» (les physiciens n’ont aucune idée sur la forme qu’y prend la matière) si dense que même la lumière ne peut échapper à sa force de gravitation (1). Des scientifiques ont observé des phénomènes qui ne peuvent s’expliquer que par la présence d’un tel trou noir, qualifié de stellaire. Mais pour la première fois, deux astrophysiciens, Avishay Gal-Yam (Institut Weizmann, Israël) et Douglas Leonard (Université de San Diego, Etats-Unis) ont analysé le film complet qui mène de l’étoile explosive au trou noir (2).
En 1997, le télescope Hubble observe la galaxie spirale NGC 266, à 215 millions d’années lumière. Il y voit un obj