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Libération

Six milliards d’autodidactes

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Vision. Dans un monde en mutation rapide, l’avenir appartient à ceux qui sauront mettre à jour leurs savoirs, estime François Taddei, généticien, auteur pour l’OCDE d’un rapport sur l’éducation.
publié le 14 avril 2009 à 6h52
(mis à jour le 14 avril 2009 à 6h52)

François Taddei, 41 ans, rêve d’une société de créateurs, c’est-à-dire de gens qui sachent innover pour vivre bien dans un monde qui change à grande vitesse. Ingénieur sorti de Polytechnique et des Eaux et Forêts, converti à la biologie, il est lui-même un mutant polymorphe, spécialiste de l’évolution.

Côté labo, il est directeur de recherche Inserm à l'université Paris-Descartes, où il étudie comment des organismes s'adaptent à de nouveaux environnements et coopèrent, même pour les modifier à leur profit. Côté fac, il a créé le Centre de recherches interdisciplinaires, qui héberge une école doctorale soutenue par la Fondation Bettencourtet un master interdisciplinaire unique en France : il recrute, sur projets et motivations, des étudiants de tous horizons (maths, bio, économie, sciences politiques, etc.) qui ont envie de travailler dans des labos des disciplines qui ne sont pas les leurs. Ce sont ses étudiants «experts es brassages» qui ont fondé la Science Ac', association qui a déjà permis à des centaines de lycéens passionnés de sciences de passer des vacances dans des labos.

François Taddei vient d'achever, à la demande de l'OCDE, un rapport sur les orientations à donner à une réforme de l'éducation (1). Il a un credo, emprunté à Charles Darwin : «Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s'adaptent le mieux aux changements.» Et une conviction : le système le plus performant sera celui