La vache, c’était le beurre, la crème, les fromages, l’entrecôte, le cuir et des centaines de millions d’animaux domestiqués depuis 8 000 à 10 000 ans, pour leurs produits. Aujourd’hui, c’est aussi un fichier informatique sur lequel vont se ruer des dizaines de laboratoires : celui de son génome, séquencé en totalité et en partie analysé. Après le chien et la poule, c’est le troisième animal domestique dont le génome est entièrement séquencé.
Parus vendredi dans Science (1), deux articles révèlent le résultat du travail mené au niveau international sous la houlette de Richard Gibbs, du Baylor College of Medicine à Houston (Texas), et dans le cadre du Bovine HapMap Consortium. Un travail conduit par plus de 300 scientifiques provenant de 109 laboratoires de 25 pays (dont les Etats-Unis, la Grande Bretagne, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Espagne et l'Inra pour la France). Le premier article a livré la carte et une analyse des gènes d'une vache de race Hereford, le second une cartographie de la diversité génétique parmi 17 populations de bovins domestiques (vaches et zébus), dont la limousine, à partir de 500 animaux.
En découvrant et analysant les 22 000 gènes d’une vache, les généticiens ont confirmé qu’homme et bovin avaient bien eu un ancêtre commun, il y a environ 95 millions d’années. Ainsi, la majorité des chromosomes bovins correspondent à des morceaux de chromosomes humains, parfois un chromosome entier. La diversité entre races montre que la domestication s