La question pèse… de 100 à 400 millions d’êtres humains. Qui vivent - ou vivront - près de la mer. Trop près. Car la mer va monter. Envahir des terres, menacer des côtes, des champs, des villes, des ports, des usines, des infrastructures industrielles et de transports.
Ce danger, on en connaît l’existence depuis le début des années 1990. Les Etats lui ont même donné un statut officiel, avec la Convention Climat des Nations unies, signée à Rio de Janeiro en 1992. Aujourd’hui, cette question, comme la mer, monte. A l’origine de la focalisation sur ce point du dossier climatique, une prise de conscience, assez brutale, de ce qu’il signifie vraiment. Ainsi, une étude de l’OCDE s’est penchée sur les métropoles concernées par ce risque : Bombay, Canton, Shanghai, Miami, Ho Chi Minh Ville, Calcutta, l’agglomération de New York, Osaka-Kobe, Alexandrie et la Nouvelle Orléans…
Tentant de se projeter dans les années 2070, avec un niveau marin plus élevé, les auteurs (ingénieurs, économistes, spécialistes de la gestion des risques) se sont concentrés sur les 136 villes côtières « de plus d'un million d'habitants» les plus exposées au risque de tempêtes, marées et vents forts liés à l'élévation du niveau marin, précise Stephane Hallegate, du Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (Cired). Dans ces villes, 40 millions de personnes seraient en danger en cas d'inondation centennale (celle dont la probabilité d'apparition est de 1 % chaque année