La mer montera, c’est certain. Mais de combien ? Ça l’est moins. Les chiffres des rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ont pourtant peu varié, la fourchette oscillant entre 20 et 60 centimètres de hausse pour 2100. Or, depuis peu, ces rapports sont suspectés de pêcher par optimisme. Les spécialistes doutent de ces chiffres. Non qu’ils soient tronqués ou mensongers, mais des études récentes sur les calottes glaciaires montrent que le danger a été sous-estimé. Si le Groënland fondait entièrement, il faudrait compter plus de 6 mètres d’élévation. Et 70 mètres pour l’Antarctique. Autrement dit, même une déperdition très partielle de leur masse de glace peut se révéler catastrophique.
Réticence. En outre, des analyses plus fines sur les relations entre niveau marin et marées, tempêtes, cyclones, courants montrent que le danger n'a pas été assez bien localisé, car la mer ne va pas monter partout au même rythme. En 2007, le climatologue James Hansen du Goddard Space Studies de la Nasa, a lancé un débat retentissant. Dans un article, il critique la «réticence» de ses collègues à «communiquer avec le public à propos des dangers du changement climatique», lorsqu'ils privilégient la prudence qui est de mise dans leurs recherches. Or, estime t-il, les indices sont assez forts, et le risque assez grand, pour que l'alerte rouge soit lancée sur le niveau marin futur.
Hansen fait partie des scien