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«Comment la ville fait marcher les citadins»

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publié le 12 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 mai 2009 à 6h51)

«Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre l’influence des ambiances urbaines sur la marche des citadins. J’analyse comment les sons, les odeurs, les textures, les lumières d’une ville mobilisent le piéton, font varier sa trajectoire, son allure, modifient sa façon de bouger et de percevoir son environnement.

«La marche n’est pas une catégorie générique d’un mode de déplacement urbain. Les manières de marcher en ville sont multiples. On y flâne, on y passe, on se rend d’un lieu à un autre dans un but fonctionnel.

«Avec des collègues sociologues et urbanistes, nous avons tenté de comprendre pourquoi les piétons fréquentent certains lieux plutôt que d’autres dans différentes villes de France et d’Europe. L’organisation d’un parcours pédestre relève d’une logique complexe qui ne se limite pas à la rapidité du trajet ou à son esthétique. Les qualités d’ambiance des lieux traversés sont des composantes primordiales dans le choix du marcheur. Nos recherches mettent en évidence des situations de paradoxe où des espaces aménagés pour les piétons sont boudés car ils sont perçus comme froids et aseptisés.

«A l’inverse, des lieux de prime abord inadaptés à la marche sont prisés des citadins, car leurs ambiances procurent de l’agrément, du dépaysement, de la connivence… Quand on se promène place Omonia, à Athènes, ou sur le cours Berriat, à Grenoble, les nombreuses perspectives visuelles donnent l’impression de s’extraire de la ville.

«La sonorité, en particulier, est un facteur important pou