Le professeur Didier Houssin, directeur général de la Santé, est également délégué interministériel aux risques pandémiques. C’est l’homme clé du dispositif français dans la lutte contre la pandémie liée au virus A.
Sur le front de la vaccination, la situation paraît confuse. Se dirige-t-on vers une vaccination générale de la population contre le virus A ?
D’abord, un point médical. Aujourd’hui, le virus a été isolé, identifié, sa séquence génétique est connue à l’unité près. Le virus a été transformé par les laboratoires de l’organisation mondiale de la santé (OMS). Des souches ont été adressées à plusieurs industriels, qui sont maintenant en mesure de fabriquer ce que l’on appelle les lots cliniques, c’est-à-dire les premières productions pour des tests cliniques. Aujourd’hui, il n’y a donc aucun obstacle majeur à la réalisation du vaccin, mais en revanche il reste des questions. En particulier : quel sera le rendement de la production de ces vaccins ?
C’est-à-dire ?
Quand on met le réactif sur un œuf pour provoquer des antigènes, cela peut pousser plus ou moins bien. Nous ne sommes pas encore dans une phase de production massive : elle devrait commencer à la fin de ce mois.
Ce sera un vaccin uniquement contre le virus A et non pas combiné avec la grippe saisonnière. Pourquoi ?
C’est l’OMS qui l’a décidé, et cela paraît logique en raison des contraintes techniques : les industriels produisent depuis des semaines le vaccin contre la grippe saisonnière. Les chaînes de production sont donc déjà occupées. Et la question est de caser prochainement dans les interstices de ces chaînes la production du vaccin contre le virus A. D’un point de vue industriel, cette hypothèse s’imposait.
En France, qui vacciner ? Tout le monde ?
Le gouvernement veut, à terme, se mettre dans la position