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Libération
Interview

«Un ciment social et une chaîne d’emplois»

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Economie. Mike Score, universitaire, recense les enjeux :
publié le 9 juin 2009 à 6h56
(mis à jour le 9 juin 2009 à 6h56)

Mike Score est conseiller en innovations agricoles à l’université du Michigan.

Comment expliquez-vous la percée de l’agriculture urbaine ?

Elle s’explique par l’intérêt des citadins pour des produits alimentaires de circuit court. Je suis optimiste quant à l’avenir de cette activité : elle peut à la fois devenir une source significative d’alimentation locale et aider à transformer le paysage urbain, en l’embellissant. Elle est aussi un moyen intelligent de se réapproprier le paysage urbain et postindustriel.

Peut-elle être créatrice d’emplois ?

Oui, car l’agriculture est l’un des rares secteurs économiques qui génère des emplois pour tous les niveaux de formation. Des chimistes aux économistes, en passant par les manutentionnaires et les commerçants dans la distribution, sans compter les cultivateurs. Plusieurs projets pilotes ont même prouvé qu’elle permettait la réinsertion dans le marché de l’emploi d’anciens détenus et de toxicomanes en cure de désintoxication. On oublie trop souvent que l’agriculture, c’est bien plus que la terre et les fermes. C’est toute une chaîne d’emplois.

Quel type d’exploitation devrait être privilégié ?

Des modèles sont actuellement à l’étude pour développer des fermes de 1 à 1,2 hectare qui permettent de tirer un salaire convenable. Nous ne connaissons pas avec exactitude la taille minimale qu’une exploitation doit avoir pour faire vivre un ménage. Dans une ville comme Detroit, il y a de la place pour tous les modèles, du lopin de terre de particuliers à des exploitations plus grandes et strictement commerciales.

En tout état de cause, à Detroit, il n’y a pas 20 000 fermiers en puissancequi po