Terriens, dormez tranquilles ! Car le risque que votre vaisseau planétaire entre en collision avec Mars ou Vénus dans les cinq prochains milliards d’années est nul, ou presque (pour la suite, on s’en fiche un peu car le Soleil, transformé en géante rouge, aura dévoré la planète bleue). Sauf que… Terriens, tremblez ! Vous vivez dans le chaos. Car votre planète, dans une collision digne de la guerre des mondes qui a marqué les premiers temps du système solaire, pourrait trouver Mars ou Vénus sur sa route.
Ces deux versions de l'histoire sont les deux faces de la même découverte, publiée hier matin (1) dans la revue Nature, par l'astronome Jacques Laskar, 54 ans, de l'Institut de mécanique céleste (Observatoire de Paris).
Mais comment la présenter au public ? Nature oscille entre le sensationnel apocalyptique et l'obligation de sérieux qui fait pencher la balance vers le caractère très improbable de ce destin fatal. D'où les dessins spectaculaires de collisions entre la Terre et Vénus ou Mars qu'elle propose aux gazettes. Contredits par le titre rassurant du commentaire que la revue fait de l'article de Jacques Laskar.
L'auteur principal (il a travaillé avec Mickaël Gastineau) prend la chose avec philosophie. «Cela fait longtemps que j'ai abandonné l'espoir de contrôler ce que les journalistes vont écrire sur mes travaux», ironise-t-il.
(1) Jacques Laskar et Mickaël Gastineau, Nature du 11 juin 2009.
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