D'où viennent les taches solaires ? Es-ce un phénomène superficiel ou la traduction en surface d'un mécanisme prenant son origine dans les profondeurs de l'astre ? Jusqu'à la fin du XXe siècle, les spécialistes restaient sur leur question. Pourtant, l'analyse du flux de neutrinos solaires, généré par les réactions de fusion thermonucléaire (expériences Gran Sasso en Italie et Kamiokande au Japon), avait donné accès aux secrets les plus intimes de la physique stellaire. Mais seules des sondes spatiales envoyées espionner le Soleil pouvaient apporter les renseignements indispensables.
La plus féconde est sans conteste Soho. Américano-Européenne, Soho observe le Soleil sans discontinuer depuis 1995. Placée au point de Lagrange n°1 du système Soleil/Terre (à 1,5 million de kilomètres de la Terre, en direction du Soleil), elle ne rate rien de ses séismes, éruptions, taches, sautes d’humeur, soubresauts magnétiques… En moulinant les millions d’observations, les physiciens stellaires ont acquis la conviction que ces taches sont d’origine profonde. Elles naissent à la limite qui sépare sa zone radiative centrale du Soleil de sa zone convective, limite baptisée tachocline.
Mais les astrophysiciens, malgré leurs efforts de modélisation du fonctionnement de l'astre, ne sont pas parvenus à une explication satisfaisante, et surtout capable de prévoir à court et moyen terme l'activité solaire. Or, ces prévisions seraient bien utiles. A court terme, pour mettre à l'abri astronaute