Lasse de voir les réunions du conseil d’administration chahutées par des scientifiques en colère, Catherine Bréchignac, sa présidente, l’a réuni hier… en Suisse ! A Genève, dans les locaux du Cern, le plus grand laboratoire de physique des particules du monde. Caramba, encore raté ! A l’arrivée, il y avait tout de même banderole et cloches de vache pour accueillir les administrateurs.
Ces derniers ont voté, comme prévu et malgré le «non» de tous les élus des personnels, le contrat d'objectifs et de moyens quadriennal du CNRS. Derrière ce vocable anodin se cache une réforme profonde du principal organisme de recherche français. Ce dernier fonctionne désormais comme un «holding d'instituts» selon Catherine Bréchignac. Ce découpage entre disciplines scientifiques se double d'une perte d'autonomie, liée aux prérogatives nouvelles de l'Agence nationale de la recherche et de l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur - nommées par le gouvernement - dans le financement des équipes, l'évaluation des laboratoires, la prospective scientifique. Ces réformes n'ont pas été aussi loin que le souhaitait le gouvernement, en raison d'une vive résistance animée par les directeurs de laboratoire, les syndicats et Sauvons la Recherche.
Lors d’une réunion du conseil scientifique du CNRS, le 15 juin, Valérie Pécresse a donc présenté une série de concessions relativement au projet initial. Ainsi, l’autorité de la direction du CNRS est maintenue sur l’ensemble des i