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«Reconnecter les diasporas scientifiques du Sud»

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Jean-Baptiste Meyer, de l’Institut de recherche pour le développement
publié le 30 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 30 juin 2009 à 6h52)

«Comment organiser des diasporas qui permettent la récupération des compétences des personnes qualifiées expatriées des pays du Sud, victimes de la fuite des cerveaux ? Ce phénomène est sous-estimé par les chiffres de l’OCDE. Dans les cas extrêmes (petits pays africains, caraïbes), il peut atteindre les trois quarts des scientifiques et ingénieurs originaires du pays. En Amérique latine, on l’estime à 25 % pour l’Argentine, davantage pour le Chili ou la Colombie. Notre équipe de l’IRD a, en 2003, souligné l’aspect positif de cette expatriation, par la circulation des idées qu’elle permet, la connexion avec les champs pionniers de la science et de la technologie, la formation des jeunes. Mais il faut se garder d’une vision naïve : si la fuite des cerveaux n’est plus à considérer comme une simple hémorragie, elle ne se traduit pas automatiquement en une circulation bénéfique au pays.

Incubateurs. «Les exemples positifs de décollage scientifique, en Chine ou en Inde, montrent l'importance de la contribution de ces diasporas, qui fertilisent les investissements locaux consentis. Toutefois, cette collaboration ne se fait pas spontanément, le point délicat, c'est la dialectique à établir entre ce que la diaspora peut apporter et l'initiative locale. La difficulté est d'autant plus grande que l'investissement local dans la science et la technologie reste faible.

«D’où le projet européen Cidesal - création d’incubateurs de diasporas du savoir pour l’Amérique latine -