Menu
Libération

Sauvetage au long cours

Article réservé aux abonnés
Pêche. Régénérer les fonds marins prendra des siècles.
publié le 30 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 30 juin 2009 à 6h52)

Les biologistes ont révélé l’abondance passée de la vie marine. Une profusion bien supérieure aux chiffres évoqués dans les discussions des gestionnaires des pêcheries. Cette découverte porte-t-elle la promesse de pêches plus généreuses si la gestion rationnelle l’emporte sur la prédation anarchique ? Peut-on reconstituer cette abondance oubliée, et proposer non seulement une pêche durable, mais fournissant davantage de protéines à l’alimentation humaine ? En théorie oui, en pratique, pas vraiment, estime Daniel Pauly, professeur à l’université de Colombie-Britannique (Canada).

Protection. Ce nouveau savoir définit pourtant, en creux, les contours d'une pêche rationnelle à long terme. Ne plus chaluter les fonds afin qu'ils reconstituent leurs structures vivantes ou d'origine biologique. Ne prélever qu'en partie les stocks de poissons, éviter les pêches «éradicatrices». Stopper, au plus vite, l'exploitation des poissons des grands fonds (sabres, grenadiers…) à la vie longue et la reproduction lente, tant que l'on ne saura pas la part du stock que l'on peut utiliser sans menacer les populations. Autolimiter les technologies, la puissance des navires et des engins de pêche. Protéger efficacement les zones de reproduction, en particulier près des côtes. Et développer des aires marines protégées, un dispositif très efficace vu les capacités de recolonisation des espèces marines, plus mobiles que les terrestres.

Corruption. La marche à suivre est co