«Je vous jure, on n'a pas tourné ça dans un hangar en Arizona…» Dans un documentaire diffusé ce soir sur Arte (In the Shadow of the Moon), l'un des douze astronautes qui se sont posés sur le satellite en supplie presque ses auditeurs. Croyez-moi, j'y suis allé pour de vrai… On pourrait sourire. Comme lorsque l'on interroge Dieu (Google), à l'aide du mot «Apollo», et que la première page de réponses offre des vidéos proclamant «on n'a pas marché sur la Lune». Mais, en regardant Eugene Cernan, Buzz Aldrin, Jim Lovell ou Harrison Schmitt raconter leur histoire, on se dit surtout : «Comme ils sont vieux…»
C'était en 1969, il y a quarante ans. La majorité des êtres humains vivant sur Terre n'étaient pas nés. A la suite du défi lancé par l'URSS - le premier satellite en 1957, le premier cosmonaute, Youri Gagarine, en 1961 - John Kennedy avait riposté. «Avant la fin de la décennie», avait-il promis, les Etats-Unis gagneraient la course à la Lune. Une compétition symbolique, parallèle à celle menée à coups de nombre de missiles nucléaires, de propagande et de guerres (Vietnam ou Cuba) qui opposait les deux superpuissances.
Silence infini. Ce ressort fondamental du programme Apollo explique tout à la fois son succès et, la démonstration de supériorité faite en mondiovision à la télé, l'abandon de l'astre à son silence infini, dès 1972. L'inventivité des ingénieurs, la détermination et le courage des astronautes ont transform