Menu
Libération

Quand l’ozone met la pression

Article réservé aux abonnés
Dans les archives de «Libé». Février 1992, la Nasa révèle qu’après l’Antarctique le nord de l’Europe est à son tour touché par la  dépression de la couche d’ozone. S’ensuit un emballement de décisions.
par Vincent TARDIEU
publié le 3 octobre 2009 à 0h00

L’amincissement de la couche d’ozone se poursuit. Et cette fois, l’hémisphère Nord est concerné. Des satellites ont vu, au-dessus de l’Europe, la diminution du précieux gaz et des sondes ont mesuré de grandes quantités de chlore, dévoreur d’ozone. L’information, révélée par la Nasa, a aussitôt fait rebondir la polémique. Le «trou» est-il dû aux CFC (chlorofluorocarbones), à l’éruption du volcan Pinatubo, voire à une remontée d’air tropical, et d’ailleurs existe-t-il ? Quoi qu’il en soit, les réactions ne se font pas attendre : George Bush a promis qu’après 1995, il n’y aura plus d’émissions de CFC aux Etats-Unis et les ministres de l’Environnement de la CEE lui emboîteront peut-être le pas, ce week-end à Lisbonne.

Dans l'hémisphère Nord, le printemps risque d'être radieux. Ou plutôt très rayonnant tant la couche naturelle d'ozone qui filtre une partie des ultra-violets solaires s'est amincie par endroits : en s'appuyant sur des données collectées par leur avion ER-2, les responsables de la Nasa ont rendu publique le 3 février une série de calculs «impliquant des taux de destruction de l'ozone arctique due aux activités humaines de 1 %à 2 % par jour». Immédiatement, le même jour, les Européens de l'European Arctic Stratospheric Ozone Experiment (EASOE) confirment la dépression d'ozone au-dessus du nord de l'Europe. La baisse d'ozone de 1 % à 2 %, calculée et non directement mesurée par la Nasa, ne concerne en fait qu'une région de 2 000 km2 au-dessus de l'E