De la glace, par dizaines de litres, sur la Lune ! C’est l’information donnée par une équipe de la Nasa, vendredi soir. Des traces d’eau ont donc été vues dans l’analyse spectrographique du panache de matière provoqué par le bombardement du cratère Cabeus, au pôle Sud de la Lune, le 9 octobre. Nouvelle spectaculaire, puisque cela fait vingt ans que, par sondes spatiales ou radars terrestres, les planétologues recherchent de la glace sur l’astre jusqu’alors jugé totalement sec.
Le bombardement lunaire avait laissé les spectateurs sur leur faim. Une réussite technique - l’étage de la fusée Centaur (2,5 tonnes) et la sonde Lcross avaient parfaitement visé le cratère, la sonde envoyant des informations jusqu’à la dernière seconde. Mais les scientifiques n’avaient pu faire de science «en direct». Pire, malgré l’armada de télescopes spatiaux et terrestres mobilisés pour observer le bombardement, presque rien n’avait été vu, à part un vague signal thermique, alors que le trou creusé devait faire plus de 100 mètres de diamètre.
Poussière. Plus de quatre semaines d'analyse des données enregistrées par Lcross ont donc été nécessaires pour apporter une réponse positive à la question : «Y a-t-il de la glace au fond de ce cratère en permanence dans l'obscurité ?» Elle proviendrait du bombardement cométaire massif, provoqué par l'influence des planètes géantes (Jupiter et Saturne), entre 80 et 120 millions d'années après la formation du système solaire, il y a 4,5 milliards