Faut-il changer le Giec ? Bonne question, semblent penser les scientifiques. La semaine dernière, la revue Nature publiait plusieurs points de vue émanant de climatologues reconnus, allant de «dissolvons» à «continuons».
Pour poser le problème, il faut d'abord savoir ce que signifie cette organisation qui n'a rien à voir avec la «camarilla» évoquée par Claude Allègre. Créé en 1988 par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l'environnement, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat rédige des rapports sur l'état de la science du climat, les conséquences du changement climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de serre et les moyens d'atténuer ce changement. Ce programme s'organise en trois groupes travaillant en parallèle. Ses salariés ne sont qu'une petite dizaine au siège de l'OMM… mais les rédacteurs des rapports se comptent par centaines. Qui sont-ils ?
«Le Giec, c'est 450 auteurs principaux, et plus de 800 auteurs contributeurs, explique Amadou Gaye, directeur du laboratoire de physique de l'atmosphère et des océans de l'université de Dakar, pour l'essentiel, ce sont des scientifiques dont les publications montrent qu'ils sont au cœur de leur discipline. Ils sont volontaires et bénévoles pour faire un travail collectif d'évaluation des recherches menées à travers le monde sur le climat. On y trouve les leaders scientifiques des pays riches, mais a