Cela devait être l’apothéose. Une magnifique réunion publique de citoyens, de responsables (ministres, élus, syndicalistes, représentants d’ONG…) tenue à la Cité des sciences de la Villette. A l’appel de la Commission nationale du débat public, ils seraient venus pour une ultime discussion sur les nanotechnologies, après un vaste remue-méninges ayant irrigué la France entière.
C'est du moins ce à quoi l'on pensait lorsque la 159e décision du Grenelle de l'environnement - organiser un débat public sur les risques et les bénéfices de ces technologies - fut mise en œuvre sous la houlette d'une commission dirigée par Jean Bergougnoux, ancien DG d'EDF.
Ce fut en fait une réunion sur invitation. Tenue mardi presque en catimini, à la Maison de la chimie - temple d’ingénieurs et de l’industrie triomphante. Un pensum démarré à 20 heures où l’on a très longuement discuté de toxicité des nanoparticules, d’étiquetage des produits, de «fiches de sécurité» des matériaux. Questions certes sérieuses, où l’on sentait bien les frictions entre syndicats et chefs d’entreprises, le besoin de financer correctement la recherche publique en toxicologie, le décalage entre la pression économique en faveur de l’innovation et les précautions nécessaires.
Mais le débat a tourné court sur la question posée par Alex Türk, le président de la Commission nationale informatique et liberté (Cnil) : «Serons-nous capables de renoncer ou d'interdire des applications ? Lorsque les systèmes d'observatio