Barack Obama a t-il tué le rêve de la «nouvelle frontière» ? L’héritier politique de Kennedy - celui qui lança les Etats-Unis à la conquête de la Lune - a-t-il sifflé la fin de l’histoire des astronautes, comme ultime conséquence de celle de la guerre froide, qui fut le carburant des vols habités depuis Gagarine ? C’est possible, mais pas certain. Car, espèrent les aficionados de la conquête spatiale, de cet abandon du retour sur la Lune pourrait sortir une renaissance de l’exploration humaine du système solaire. Une renaissance fondée sur la coopération et non la compétition, et visant les astéroïdes, comètes et autres «petits corps». Paradoxe ?
«Je n'arrivais pas à le croire», admet Jean-François Clervoy. L'astronaute français livre ainsi sa première réaction à l'annonce des décisions de Barack Obama, début février, présentées comme «la marche de la mort» des vols habités américains, selon le mot de Richard Shelby, sénateur de l'Alabama. En prenant connaissance du budget 2011 de la Nasa, Clervoy fut rassuré : comment un renoncement pouvait-il se traduire par une augmentation du budget de l'Agence spatiale américaine ? Un budget de 18 milliards de dollars (en augmentation de près d'un milliard), mais scellant l'annulation du programme Constellation, dans lequel, pourtant, 9 milliards de dollars ont déjà été engloutis.
Constellation, lancé sous George Bush, c'était «Back To The Moon». Soit deux fusées à l'ancienne, baptisées Arès (nom grec de la pla