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Le monde du climat vire Allègre

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410 chercheurs ont demandé hier à Valérie Pécresse de désavouer l’ancien ministre climatosceptique en réaffirmant «sa confiance» vis-à-vis de leurs travaux.
Claude Allègre le 5 avril 2008 à Paris. (AFP Francois Guillot)
publié le 1er avril 2010 à 0h00

Hier, Valérie Pécresse, la ministre de la Recherche, a reçu du lourd dans son courrier. Un texte signé par plus de 400 scientifiques français travaillant dans le domaine du climat, qui lui demandent «une réaction» et «l'expression publique de [sa] confiance vis-à-vis de [leur] intégrité et du sérieux de [leurs] travaux». Un appel lancé également à d'autres destinataires : les dirigeants de l'Académie des sciences et des organismes de recherche comme le CNRS.

Brûlot. Cette réaction doit répondre «aux accusations publiques» lancées par l'ancien ministre Claude Allègre et le directeur de l'Institut de physique du Globe de Paris, Vincent Courtillot. Les climatologues seraient coupables d'une «imposture» :«dévoyés» par l'appétit «d'argent», ils auraient trompé les citoyens et le gouvernement sur le climat. Dans son livre l'Imposture climatique, Claude Allègre les accuse d'avoir «cadenassé» les revues scientifiques à l'aide d'un système «mafieux» et «totalitaire» afin d'imposer leurs vues aux contradicteurs. Depuis la parution de ce brûlot, dont les ventes explosent et qui a permis à Allègre de bénéficier d'une large exposition médiatique (télés, radios, journaux), les climatologues s'interrogeaient sur leur riposte. Allaient-ils encore une fois se laisser «traîner dans la boue, insulter en place publique ?» s'est demandée Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue au