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Libération
grand angle

Les demoiselles du bois de Vincennes

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Fermé jusqu’en 2014 pour rénovation, le parc zoologique de Paris n’héberge presque plus d’animaux. Mais les quinze girafes sont toujours là. Visite de soutien à cette petite troupe de locataires inamovibles.
Une girafe. (REUTERS)
publié le 2 avril 2010 à 0h00

On exagère toujours au sujet des girafes. On dit les girafes ceci, les girafes cela, mais dans le fond, personne n'en sait rien. Ce qui est certain, c'est que l'animal se reproduit bien dans le bois de Vincennes, célèbre zone tropicale de l'est parisien. Depuis 1934, année de création du parc zoologique de Paris alias le zoo de Vincennes, 140 girafons y sont nés. Parmi les derniers arrivés, il y a Djembé, Dayo et Goumie, qui, en ce jour de printemps, abaissent leur jolie tête pour flairer nos mains. Et ton carnet de notes, grand idiot, ça ne se mangerait pas, des fois ? La girafe est gourmande, paisible et amicale, voilà une autre certitude. Et pas bruyante avec ça ! Comme l'a écrit Racine dans Bérénice (acte I, scène 3) : «Du petit girafon jamais ne sort un son.»

Cinq ans de luzerne

Djembé et ses copines sont intriguées par notre visite : depuis la fermeture du zoo, en novembre 2008, elles ne voient plus personne, hormis leurs soigneurs. Cette solitude ne fait hélas que commencer, puisque le parc ne rouvrira qu'en 2014, après de massifs travaux de rénovation (Libération du 25 février). Cinq longues années à bouffer de la luzerne en écoutant le bruit étouffé des voitures qui passent là-bas sur le périphérique… Dans le zoo déserté, il ne reste en tout et pour tout que quinze girafes, plus quelques autruches et hapalémurs aux yeux ronds (des lémuriens très mignons). «Sur la plage abandonnée/on a rangé les vacances/dans des valises en carton/et c'est triste quand on