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grand angle

Un peu de Néandertal en nous

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Néandertal et Sapiens ont eu des relations sexuelles, et des enfants, il y a 80 000 ans, au Proche-Orient. C’est ce que suggère l’analyse de l’ADN néandertalien publiée aujourd’hui dans la revue «Science».
David Lordkipanidze of the Georgian Academy of Sciences shows, July 8, 2002, the 1.75-million-year-old skull excavated near the town of Dmanisi, some 85 kms south west of Tbilisi, on August 12, 2001. Bones of a slightly-built early human with a small head suggest the large brains that characterize modern humans did not necessarily evolve before our ancestors began migrating all over the world, the researchers reported in Friday's issue of the journal Science. Lordkipanidze's team believe it is an example of Homo erectus, thought to have been the first hominid species to leave Africa. REUTERS/David Mdzinarishvili REUTERS CVI/CRB (REUTERS)
publié le 7 mai 2010 à 0h00

Madame Sapiens et Monsieur Néandertal ont couché, parfois. Et ont eu des enfants. C'était au Proche-Orient, il y a environ 80 000. La relation n'a pas été très fréquente, et ne s'est pas renouvelée après cette date… Cette histoire de parenté et de possible rencontre des deux humanités les plus proches (Homo sapiens, l'homme moderne apparu il y a un peu plus de 100 000 ans en Afrique, et Néandertal) est révélée ce matin dans la revue Science (1). Par un article exceptionnellement long, traduisant un labeur minutieux et de haute précision. Il constitue un véritable «tournant dans l'exploration des origines de l'humanité par les moyens de la génétique moléculaire», salue Pierre Darlu, un généticien qui a participé, en 2006, à une étude de l'ADN des néandertaliens.

«Le rêve devient-il réalité ?»

Les conteurs de cette histoire, auteurs de ce «travail énorme», insiste Pierre Darlu : une équipe internationale de haute volée, dirigée par Svante Pääbo, un biologiste suédois. Multidiplômé en lettres, égyptologie, histoire et biologie Svante Pääbo fut l'un des pionniers de l'exploration de l'ADN ancien. Dès 1985, il s'intéressait aux gènes des momies égyptiennes. En 1991, il titrait «Le rêve devient-il réalité ?» à propos d'ADN de 16 millions d'années. Aujourd'hui à l'Institut Max-Planck de Leipzig (Allemagne), il conduit une équipe de près de 60 chercheurs (allemands, américains, espagnols, croates, irlandais, britanniques, russes), lancée à l'assaut du génome de Néandertal. Elle