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Chaud les marrons !

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Vincent Courtillot. Lieutenant de Claude Allègre chez les climato-sceptiques, le prestigieux géophysicien combat la doxa des réchauffistes qui l’accusent de fraude et d’incompétence.
publié le 13 mai 2010 à 0h00

Dans son bureau de directeur de l'Institut de physique du globe, Vincent Courtillot avoue avoir songé, en son jeune temps, à devenir professeur de grec ancien. Il aurait aujourd'hui moins d'emmerdements. Depuis qu'il s'intéresse aux évolutions du climat, avec des thèses hétérodoxes qui le rangent parmi les «climato-sceptiques», ce géophysicien à la carrière prestigieuse est soupçonné de malhonnêteté intellectuelle. Chacun de ses articles est passé à la loupe à la recherche d'éventuelles horreurs. On en trouve. «Vincent Courtillot fait devant ses pairs scientifiques des présentations truffées d'une litanie d'erreurs et de mensonges. Vous appelez ça comment, vous ?» siffle Bernard Legras, patron du Laboratoire de météorologie dynamique (ENS).

La Grèce antique avait ses charmes, où Socrate fut condamné à boire la ciguë. Contre Courtillot, on pétitionne. Plusieurs centaines de chercheurs ont signé un texte qui lui reproche - ainsi qu'au retraité Claude Allègre - de dénigrer les sciences du climat et l'organisation de l'expertise internationale sur la base de documents remplis d'erreurs grossières. La controverse sur le réchauffement planétaire est devenue un combat de rue où scientifiques, politiques, associations et une partie de la presse se jettent à la figure des accusations de fraude et d'incompétence. Vincent Courtillot a songé à poursuivre Libération et deux autres journaux pour diffamation. Des débats sur les subtilités de l'effet de serre devant la 17