Mardi 11 mai, alors que Paris pelait de froid, un souffle tropical a balayé le Jardin des Plantes, arraché des milliers de pavots d'Islande en pleine floraison, installé des bananiers, hibiscus, daturas, cannes à sucre, oreilles d'éléphant et toute un bataillon exotique. En une matinée, l'affaire était pliée. Les jardiniers avaient mis l'allée d'honneur du Museum national d'histoire naturelle aux couleurs de l'événement imminent, maintes fois reporté : l'ouverture des trois serres historiques du Jardin des plantes, ce mercredi 2 juin (renseignements ici). Après six ans de travaux et d'atermoiements, 1300 m2 d'architectures de fer et de verre ont été rénovés pour un coût de huit millions d'euros (financés par l'Etat hors 500 000 euros de mécénat).
Le jour J approche, les voilà donc (presque…) prêtes : deux serres jumelles construites par l’architecte Charles Rohault de Fleury, et une troisième bâtie un siècle plus tard, signée René Berger. Les premières étaient, lors de leur inauguration en 1836, les plus grandes structures métalliques jamais construites et sont aujourd’hui les plus anciennes abritant encore des végétaux. La dernière, l’ex-«jardin d’hiver», est un monument art déco forgé en 1937, avec faux rocher et sublimes palmiers sous lesquels ont défilé mannequins et politiques.
Vue des serres courbes. Gravure extraite de « Muse?um d’histoire naturelle. Serres chaudes » Charles ROHAULT DE FLEURY Paris, 1837. © Bibliothe?que Centrale du MNHN Paris 2010
Ces trois serres témoignent de la naissance et de l’essor de ces étranges maisons conçues par des ingéni