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Libération

Le livre de la vie en 3 milliards de lettres

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Dans les archives de «Libé», il y a 10 ans. Nouvel espoir de la médecine du futur, le décryptage du génome humain est aussi au centre d’enjeux industriels colossaux. La guerre des gènes est lancée.
publié le 12 juin 2010 à 0h00

La première édition du «livre de la vie», le texte quasi intégral du patrimoine génétique humain, est achevée. Enfin presque. C’est ce qui sera annoncé aujourd’hui en chœur par tous les pays qui ont participé à l’écriture de cette grande œuvre. A Paris, Londres, Washington, Tokyo et Pékin, l’annonce sera à peu près la même : l’ADN humain, cette immense molécule qui porte l’information génétique de l’espèce humaine, a été déchiffré à plus de 90 %. Le «texte» est disponible sur Internet, dans la base de données Genbank. Il sera le socle des recherches à venir en génétique. Il y aura toutefois une variante très attendue dans cet alléluia planétaire, et elle sera lourde d’enjeux pour la recherche, l’industrie, la médecine… et la Bourse.

A Washington, on attend non pas une annonce du séquençage du génome humain, mais deux. D’abord celle faite conjointement par Francis Collins, directeur du Programme génome humain (HGP) pour les NIH (recherche médicale fédérale américaine), et son homologue du département de l’Energie. Ils confirmeront que le consortium international des laboratoires publics travaillant au projet a achevé la lecture de 90 % des 3 milliards de lettres (bases) qui forment l’ADN humain. Soit l’«ébauche» de la séquence génomique humaine.

Puis un scientifique prendra la parole : Craig Venter, directeur de la société Celera Genomics, bulldozer du séquençage et rivale du HGP. Il déclarera que son équipe a achevé le «premier assemblage» du génome humain. Comprendre