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Analyse

Radioactivité à Fukushima : la difficile mesure du danger

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Les décisions prises par Tokyo pour protéger la population sont contradictoires et approximatives.
publié le 13 avril 2011 à 0h00

Alors que l’Autorité de sûreté nucléaire japonaise vient de requalifier hier la catastrophe de Fukushima au même niveau que celle de Tchernobyl (niveau 7), quels sont les véritables risques radioactifs ? Tentative de réponse.

Combien de radioactivité a été émise ?

L’essentiel de la radioactivité a été émis vers l’atmosphère entre les 15 et 17 mars. Elle provient des «éventages» des enceintes de confinement des réacteurs, afin d’en éviter la rupture sous la pression trop forte. Et surtout des explosions d’hydrogène qui ont libéré dans l’air la radioactivité contenue dans les bâtiments. Cette émission est mesurée par des balises sur le site de la centrale - à moins de 500 mètres du réacteur numéro 2, le plus émetteur, et aux entrées du site, à un kilomètre. Ces mesures sont publiques. Une courbe de la balise d’entrée permet de relier presque chacun des pics, lors des trois jours les plus émissifs, à un épisode identifié de l’accident. Le plus élevé se situe vers 12 millisieverts par heure. Le dernier pic se comptant en millisieverts en date du 21 mars. Depuis, il faut compter en microsieverts par heure (?S/h, unité mille fois plus petite).

Ce «panache» radioactif a été évalué et modélisé par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) dès le 20 mars. Ces calculs ont été confirmés par les mesures de radioactivité réalisées en Amérique et en Europe. L’estimation d’environ 10% des niveaux de Tchernobyl semble donc solide. Pour estimer le risque, il f