Le célèbre programme Seti de recherche d'intelligences extraterrestres va s'arrêter. Non qu'on désespère de trouver un jour des interlocuteurs valables dans le cosmos : le problème est qu'il manque 5 millions de dollars (3,38 millions de dollars) d'argent public pour continuer à «écouter» le ciel. Certes, nul n'espérait recevoir des galaxies lointaines quelques mots d'amour ou des bonnes nouvelles. Mais un simple «c'est à c't'heure-ci que tu rentres mon cochon ?» en langage martien aurait déjà comblé de joie une communauté scientifique qui ne peut se résigner à l'idée que nous sommes les seuls dans l'univers à nous emmerder à cent sous de l'heure. Cet arrêt de Seti semble donc boucher durablement un horizon prometteur. Un des responsables de ce programme américain a décrit les dégâts en ces termes : «C'est comme si la Nina, la Pinta et la Santa-Maria venaient d'être mises au sec.»
L’image est intéressante. Supposons en effet que, prétextant des problèmes familiaux à régler d’urgence, Christophe Colomb ne soit jamais parti. Imaginons de surcroît qu’il n’ait eu aucun successeur et, qu’en conséquence, l’Amérique nous soit restée inconnue. Eût-ce été un si grand drame ? N’a-t-on pas un peu exagéré l’importance de la découverte du Nouveau Monde ?
Toutefois, imaginons maintenant que Colomb est quand même parti, mais en n'étant que moyennement convaincu de l'utilité de son expédition. Le 12 octobre 1492, à 2 heures du matin, un marin de la Pinta, Rodrigo de Triana,