Hier, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a pris une décision. Après mûr examen de la troisième visite décennale du réacteur numéro 1 de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), elle autorise son exploitation pour dix ans de plus. Pourtant bien malin qui pourra dire si le réacteur fonctionnera jusqu’en 2021.
L'ASN accompagne son autorisation de prescriptions techniques obligatoires. Comme «le renforcement du radier [le socle en béton sous la cuve du réacteur, ndlr] avant le 30 juin 2013», afin de le rendre capable de supporter l'éventuelle chute d'un cœur en fusion ayant percé sa cuve. Un chantier sans précédent et techniquement très délicat dans une zone où l'irradiation est forte. Ou l'installation d'une «source froide» alternative au canal du Rhin, pour compenser sa perte éventuelle. Deux exigences principales - il y en a d'autres - issues, assure André-Claude Lacoste, le président de l'ASN, d'une analyse conduite «avant Fukushima». Or, en théorie, EDF pourrait trouver la facture trop salée pour poursuivre l'exploitation.
En réalité, le destin de la centrale nucléaire se jouera sur un autre plan. D’ici au 15 septembre, EDF doit rendre sa copie des «stress tests» post-Fukushima demandés par l’Union Européenne et le gouvernement. Fessenheim résistera-t-elle aux scénarios catastrophes, comme celui d’une crue millénnale du Rhin ajoutée à d’autres chocs simultanés ? Réponse fin décembre, lorsque l’ASN aura noté la copie.
Surtout, les propos de p