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Trois Nobel et un décès

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Médecine. Le Français Jules Hoffmann est primé avec Bruce Beutler et Ralph Steinman, mort il y a trois jours.
publié le 4 octobre 2011 à 0h00

Dans son allocution à l'Académie française des sciences dont il prenait la présidence, le 19 juin 2007, le biologiste Jules Hoffmann, spécialiste des défenses immunitaires des insectes, racontait qu'«un bon ami physicien» lui avait récemment demandé : « Quel type de travail peut-on faire sur les insectes, à part développer des insecticides ?» La réponse est venue hier de Stockholm : Jules Hoffmann, qui avait reçu en septembre la médaille d'or du CNRS, est l'un des trois lauréats du Nobel de médecine 2011, qui ont été récompensés pour avoir «ouvert de nouvelles voies pour le développement de la prévention et de thérapies contre les infections, cancers et maladies inflammatoires».

Drame. A 70 ans, le Français partage cette consécration avec l'Américain Bruce Beutler, 54 ans, et avec le Canadien Ralph Steinman… à titre posthume, situation inédite. A peine la nouvelle tombait-elle de Stockholm qu'on apprenait que ce chercheur âgé de 68 ans était décédé vendredi d'un cancer du pancréas. Alfred Nobel souhaitait que le prix ne soit attribué qu'à un chercheur en vie. Après examen de ce drame, le comité Nobel a annoncé le maintien de son choix.

Impitoyable chassé-croisé de la mort et de la gloire : Ralph Steinman a réussi à survivre durant quatre ans grâce à un traitement issu de la découverte qui lui vaut le Nobel : il a utilisé ces mêmes cellules dites «dendritiques» du système immunitaire dont il a mis au jour le rôle clé dans la lutte con