Pour faire d'une revue un livre, il suffit de booster un peu sa pagination et de la consacrer à un seul sujet. C'est ce que propose le numéro de mars de Futuribles, entièrement dédié à la délicate question des organismes génétiquement modifiés (OGM). D'emblée, le titre mérite critique. En réalité, le champ couvert par les neuf articles du dossier est limité aux plantes transgéniques, ou PGM, plantes génétiquement modifiées. La réduction des OGM aux PGM, ou biotechnologies végétales, montre que sous la technique, c'est le politique, l'économie et le social qui mènent la danse.
Rien de léger dans cet ouvrage, mais du conflit rude, sans pitié pour les concepts et les chiffres. Il s’agit tout autant d’idéologies que de milliards d’euros, de marchés à conquérir, de brevets à défendre, et d’humains ou d’animaux à nourrir, de terres à sauvegarder ou de ravageurs de cultures à massacrer. Comme d’habitude, lorsque la science rencontre la société, la confrontation tourne au vacarme. Et c’est pourquoi les seuls OGM qui intéressent les citoyens sont ceux qui font polémique.
L'intérêt de ce volume de Futuribles est de proposer une somme importante de faits et de réflexions permettant aux lecteurs de poursuivre leur propre cheminement. Une production précieuse pour un sujet plus enclin à produire des discours publicitaires ou militants, peu regardants sur la vérité des faits ou la balance des arguments. On retrouvera donc l'affrontement attendu entre Jacques Testart et Pie