Des dizaines de milliers d’hectare fouillés, et une histoire de France à réviser, souvent de fond en comble. C’est le bilan tiré pour sa première décennie d’existence de l’Institut national de recherches archéologiques préventives. L’Inrap et les éditions Gallimard publient à cette occasion un livre exceptionnel - La France racontée par les archéologues -, qui propose un panorama des découvertes marquantes, issues d’une multiplication par cent des surfaces investiguées par rapport aux fouilles programmées.
Des sols de France, les archéologues rapportent en effet une nouvelle histoire, très différente, souvent opposée à celles des textes et à une historiographie fréquemment dupe ou complice des idéologies. Celle de notre territoire entier et des sociétés qui l'ont occupé et non limitée aux témoignages des textes anciens. De la préhistoire au néolithique, de l'âge du bronze à l'époque contemporaine, les 200 sites de fouilles présentés dressent, par de brefs textes et des images, un portrait inédit. Jean-Paul Demoule, spécialiste du néolithique, a présidé l'Inrap de sa création, en 2002, à 2008. Il souligne les principaux traits de ces découvertes dont «on ne trouve pratiquement rien dans les manuels et les programmes scolaires» dans On a retrouvé l'histoire de France, qui vient de paraître.
Vous prétendez que du sol de France surgit une vérité historique jusqu’alors inconnue. N’est-ce pas exagéré ?
Les hommes préhistoriques étaient des sauvages survivant péniblement en milieu hostile, les Gaulois n’étaient que des barbares que les Romains ont civilisés, les bar