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Libération
Interview

«On piétine, et c’est frustrant pour les défenseurs des océans»

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Rémi Parmentier, conseiller en environnement et ancien de Greenpeace :
publié le 22 juin 2012 à 21h36

Seul sujet vraiment environnemental débattu à Rio + 20, et qui semblait acquis au cours des négociations, la protection de la haute mer a finalement coulé sous les assauts des Etats-Unis et du Canada, aidés, une fois n’est pas coutume, par le Venezuela. A Rio, Rémi Parmentier, directeur de la société de conseil en environnement Varda Group, après avoir été l’un des piliers de Greenpeace durant vingt-cinq ans, revient sur les enjeux de ce projet d’accord.

Comment a émergé le sujet des océans à Rio + 20 ?

Les océans, c’était le parent pauvre des sommets de Rio en 1992 et de Johannesburg en 2002. Il s’est imposé dans cette négociation, depuis ses débuts à New York en 2011, grâce à une coalition d’ONG dont la Fondation Pew, le Conseil pour la défense des ressources naturelles (NRDC) et l’Alliance pour la haute mer.

Avec quel objectif ?

Essentiellement la gouvernance de la haute mer, c’est-à-dire cette partie des océans qui représente 45% de la surface de la planète. Au-delà des eaux territoriales et des zones économiques exclusives des Etats, à 200 milles nautiques des côtes, c’est le Far West. Une zone sans cadre juridique international malgré l’exploitation croissante de ses ressources.

Que contenait l’accord ?

L’idée est d’inclure dans le cadre de la convention sur le droit de la mer, adoptée en 1973, un protocole pour la haute mer à trois volets : la création d’aires marines protégées, l’obligation d’études d’impact environnemental pour les activités envisagées en haute mer, et la répartition équitable des bénéfices résultant de l’exploitation des ressources génétiques de